






Quand tu passes ton enfance dans un appart’ sordide à regarder tes parents trimer pour pas un rond, que tu as la faim comme meilleure amie et aucune perspective d’avenir, tu peux tailler tes convictions en biseau et te les ranger dans le fondement : l’illégale est ta seule porte de sortie. J’ai grandi à South Bohan dans un de ces logements sociaux délabré, bouffé aux mites de Liberty City. Bohan… Comment te dire ? Le district le plus merdique de la ville, et accessoirement le territoire des Spanish Lords. J’ai pas mis longtemps avant de bosser pour eux, j’avais pas 10 piges putain. C’est là que j’ai rencontré Klaus Von Haber, un autre gamin qui avait choisi la rue comme mère d’adoption. On allait devenir des frères. Ma vraie famille, rien à foutre. J’ai jamais eu pitié pour ces connards de moutons résignés à leur sort. Et puis merde, celui qui est assez con pour endurer cette vie de chiotte là mérite après tout, et c’était pas mon cas. Je ne les ai jamais revus. On faisait de l’argent facile, avec le recul c’était pas grand-chose, mais pas grand-chose c’était bien plus que ce que j’aurais jamais pu espérer avoir. Pas de contraintes, pas de responsabilités, hé! Pas d’éducation non plus. Celui qui aurait parié que j’allais mal tourner remporte sa mise ! Ma route vers la gloire, d’abord les centres correctionnels, puis la prison pour mineur et enfin la consécration : l’Alderney State Correctional Facility de Liberty. J’avais le talent pour aggraver mon cas entre les murs. Mon dernier séjour à l’ombre c’était pour un braquage de fourgon avec Klaus, activité qui était devenu notre spécialité, mais sur ce coup là on s’était fait baiser, les fèd’ nous attendaient. Ça fait 6 mois que je suis dehors. Mon frère s’était posé du coté de Blaine County à sa sortie du Bolingbroke Penitentiary. Il avait rejoint les Sinister Angels et voulait me faire les présentations. La vie est une pute… Ma mère s’était mise à m’écrire en taule, mon père avait calanché depuis belle lurette et elle était quant-à elle de plus en plus souffrante. Je sais pas pourquoi mais j’ai eu envie d’aller la voir avant de prendre mon billet d’avion pour Los Santos. Je suis arrivé à temps pour assister à ses funérailles… C’est 2 jours plus tard que je reçois un coup de téléphone qui m’annonce l’assassinat de Klaus. Des Lost à un feu rouge m'a-t-on dit, un club rival. Quand j’en aurais fini avec eu leur enfer aura un petit goût de paradis, tant ils auront dérouillés. En arrivant à l’aéroport je savais pas ce que je foutais là. Cette ville regorge de guignols qui se revendiquent propriétaires de quartiers entiers et vous propose de rejoindre leur rang pour faire tourner leur business afin que toi aussi tu deviennes millionnaire, à croire qu’y a pas de police dans le coin. Je passais mes soirées à écumer les bars et autre clubs en me persuadant que je menais l’enquête. Une excuse pour descendre les litrons et taper dans la blanche. C’était un de ces soirs la que je les ai vu la première fois, au Tequi-La-La… La nuit était sèche et ça pouvait pas être le bruit de la foudre. Des bikers ; je m’attendais à voir une bande de péquenaud crasseux passer la porte, et je me réjouissais déjà a l’idée d’une bonne bagarre. J’ai toujours aimé cogner, peu importe ce que je leur inflige ça me fait un bien fou. J’avais bien fait de pas quitter mon tabouret ou je me serais retrouver le cul par terre. Dire qu’elle captive l’attention c’est pas lui rendre justice, une gueule d’ange et un regard plus noir que mon âme, l’équipe qui la suit termine de te persuader de garder tes pensées pour toi, c’était Faith Blake et les Evil Sinners.
